MARDI 11 SEPTEMBRE 2001
Reportages
Le premier contact avec Ground Zero
MARDI 11 SEPTEMBRE 2001
Reportages
Le premier contact avec Ground Zero
1er contact à New York: septembre 2002.
Le 15 septembre 2002, Laurent, Laurent s'envole pour New York, suite à l'invitation de la police de New York après l'opération de message de soutien.
Cette première prise de contact augurera de la poursuite des actions de l'association.
Ce voyage s'est articulé sur 10 jours, et c'est au cours de ce séjour que nous prendrons contact auprès de celui qui deviendra la pierre angulaire de l'association, Monsieur Wilton SEKZER.
La première visite que Wilton avait souhaité faire, fût la visite du site de Ground Zéro, nom donné au lendemain des attaques terroristes de New York.
(Photo Laurent, sept 2002)
1er contact avec le site de Ground Zero.
Tout a commencé un matin de septembre 2002.
J'avais rendez-vous avec Wilton SEKZER devant l’auberge de jeunesse où je résidais à l’époque, le Chelsea Center Hostel, située sur la 1ère Avenue, à l’angle de la 14e Rue — un lieu bien connu de ceux qui ont séjourné dans ce quartier de Manhattan.
À cette époque, Wilton conduisait encore. La première chose qu’il avait décidé de faire ce jour-là fut de m’emmener à Ground Zero.
Un an après les attentats du 11 septembre, il tenait à me montrer le site là où se dressaient autrefois les tours jumelles, et plus précisément l’endroit où se trouvait la tour Nord.
C’est dans cette tour que son fils, Jason avait trouvé la mort.
En septembre 2002, Ground Zero avait été débarrassé des gravats.
Les débris, méticuleusement triés, avaient été transférés pour analyses. Certains ont été envoyés vers des laboratoires spécialisés dans la recherche d’ADN, à la recherche du moindre indice biologique, d’une trace humaine, d’une preuve de présence.
Ce que j’ignorais alors, et que j’allais apprendre bien plus tard, c’est que l’ensemble des gravats avait été transporté vers la décharge de Fresh Kills.
C’est là qu’a eu lieu la plus vaste enquête d’identification judiciaire jamais réalisée.
Chaque fragment, chaque particule était scruté avec l’espoir de trouver un élément génétique permettant de rendre un nom, une histoire dest disparu.
C’est au cœur de ce travail de titan qu’une trace liée à Jason Sekzer fut finalement découverte.
Une preuve irréfutable de sa présence, qui permit à sa famille de mettre un terme à l’attente, de poser un acte concret de deuil, et d’engager, enfin, le long chemin de la reconstruction.
Le site de Ground Zero
Nous sommes restés plusieurs minutes à l'angle de Washington Street, angle Vesey street (Voir plan), emplacement exact de la tour Nord du World Trade Center?
Aujourd'hui, à quelques mètres se dresse la tour de la Liberté.
Malgré l'esprit négatif qui régnait sur le site, l'idée même de se dire que des milliers de personnes étaient mortes lors des attaques, provoque un sentiment de malaise, ne sachant pas vraiment quoi penser, ayant du mal à réaliser vraiment la situation.
Tant de questions, de réactions se bousculaient dans ma tête.
Le bruit des travaux, l'importance des lieux, la hauteurs des bâtiments restant debout, tout ceci me perturbe en fait.
Je n'arrivais pas, après avoir souvent levé la tête à de nombreuses reprises, à m'imaginer la hauteur des tours jumelles qui n'étaient plus là.
J'avais envie de réagir, de poser pleins de questions à Wilton, mais l'émotion du moment et surtout la barrière de la langue m' empêchait toutes réactions.
Et Wilton le comprenait bien quand nos regards se croisaient et que, par un geste de la main, un signe de tête, une grimace, je réagissais sur ce que j'étais en train de découvrir:
J'étais là, un an plus tard, où s'étaient déroulées un an plus tôt, les attaques du 11 septembre à New York.
Une fois le passage au niveau de Ground Zero, il était aux environs de 12h30.
Wilton décidait qu'il était temps d'aller manger, et ce, en compagnie de Farah, sa voisine, invitée pour l'occasion car étudiante en français.
Farah nous servait alors d'interprète lors de cette rencontre.
Au cours du repas, Farah m' avoua effectivement que le problème de la langue était très compliqué pour Wilton, mais que quelque chose le poussait à continuer cette relation naissante avec moi.
Je ne pourrai jamais le remercier assez pour ce geste de confiance qu'il m'a donné ce jour-là."
Laurent.
Le site de Ground Zéro, mi septembre 2002, où l'on peut observer que tous les gravats ont été enlevés pour laisser la place à la reconstruction qui se dessinait déjà.(Photo Laurent, sept 2002)