Paris, janvier 2015 / Hommages
Le 7 janvier 2015 et le 8 janvier, et le vendredi 13 novembre 2015, la France est touchée par des attaques terroristes.
Lundi 7 janvier 2015
MONTROUGE
Hommage à Clarissa JEAN-PHILIPPE
Paris, janvier 2015 / Hommages
Le 7 janvier 2015 et le 8 janvier, et le vendredi 13 novembre 2015, la France est touchée par des attaques terroristes.
Lundi 7 janvier 2015
MONTROUGE
Hommage à Clarissa JEAN-PHILIPPE
Le 08 janvier, Clarissa JEAN-PHILIPPE est abbatue à Montrouge, alors qu'elle intervenait sur un accident de la circulation.
Clarissa petite fille a toujours eu une enfance mouvementée, avec le divorce compliqué de ses parents, indique le journal France Inter.Pourtant, Clarissa, commence à tenir tête a son père et lui annonce qu'elle va devenir policière pour arrêter ce qu'il fait à sa mère.
Dès lors, elle ne pense plus qu’à ce jour où elle revêtira un costume de police pour protéger sa maman chérie.
À 18 ans, Clarissa a envie elle aussi de traverser l’océan Atlantique.
Elle annonce à sa mère qu’elle veut réaliser son rêve et faire des stages pour être policière.
Elle débarque à Roissy Charles-de-Gaulle.
Elle s’installe dans un petit appartement de banlieue, à Poissy et son premier rêve se réalise en 2014 : devenir policière municipale.
Clarissa est folle de joie.
Elle se prend en photo tout sourire, “comme si elle posait pour des magazines, d’ailleurs tous les mois elle m’envoyait des photos d’elle, elle adorait les photos, elle m’envoyait tout” s’enorgueillit Marie Louisa Jean-Philippe, qui avait pris un avion pour venir rendre visite à Clarissa en septembre 2014, pour son anniversaire.
Elle était fière de la réussite de sa fille.
En cet automne 2014, sa fille si timide lui paraît soudain métamorphosée : “Elle était si contente”, dit la maman.
Information provenant de l'article de France Inter du 29 août 2020
Line Montlouis-Félicité, une des tantes de Clarissa Jean-Philippe, confirme : “2014, c’est l’année où je l’ai vue la plus heureuse et la plus souriante. Elle était heureuse de devenir policière, même si c’était la municipale, ça comptait pour elle”.
À Noël, Clarissa Jean-Philippe rentre en Martinique pour les fêtes.
Sa mère se réjouit de la voir aussi gaie qu’un pinson.
Clarissa chante durant toutes les vacances “des cantiques de Noël avec ses amies de Martinique”.
Et puis, elle passe les fêtes à danser, “elle aimait bien son zouk”, rigole sa maman.
2014 s’achève et Clarissa rentre en métropole.
2015 devait être pour elle une année pleine de promesses.
Au milieu du mois de janvier, elle devait recevoir son diplôme de policière municipale à la fin de son stage.
Puis “elle rêvait de tenter l’école de la police nationale”, explique sa tante Line.
Le 7 janvier 2015 au soir, Line appelle Clarissa parce qu’elle s’inquiète pour sa nièce après l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo.
“Je l’avais appelée pour lui dire de faire attention, de mettre son gilet, et elle m’a dit 'ne t’inquiète pas, tatie, on a eu une réunion suite à l’attentat à Charlie Hebdo et le port du gilet est obligatoire, mais de toute façon je le mets toujours'.
” Avant de raccrocher, Clarissa Jean-Philippe précise à sa tante Line, qu’elle est “un petit peu enrhumée, mais elle m’a dit qu’elle irait travailler le lendemain quand même”.
Le lendemain, Clarissa Jean-Philippe a pris son poste de bon matin à Montrouge, et peu avant 8 heures, elle est appelée pour un banal accident de la circulation.
Elle arrive avenue Pierre-Brossolette avec ses collègues.
Soudain, un homme à la peau de couleur noire, et vêtu d’un manteau à capuche fourrée, la vise et lui tire dans le dos.
Une balle de kalachnikov transperce le corps de Clarissa Jean-Philippe, qui s’effondre.
Éric, un employé de la voirie est blessé par le terroriste.
Laurent, un autre employé, tente de désarmer le terroriste.
Ce 8 janvier 2015 à Montrouge, Amedy Coulibaly a-t-il songé un moment s’attaquer à l’école juive qui est située à deux pas du carrefour où Clarissa Jean-Philippe a été appelée pour un banal accident?
Le terroriste a-t-il abattu la policière un peu par hasard, sorte d’attentat d’opportunité, comme Mohamed Merah en avait commis trois ans plus tôt ?
Dans l’une de ses revendications, Amedy Coulibaly, soldat de Daech, a bien dit qu’il voulait “se faire une policière”.
Clarissa Jean-Philippe n’a pas eu le temps de recevoir officiellement son diplôme de policière municipale, juste eu le bonheur d'apprendre qu'elle était titularisée.
Elle n'a pas eu le temps d'accomplir son rêve d’intégrer la police nationale.
Pas eu le temps de rentrer en Martinique pour protéger sa maman, vêtue de cet uniforme de policière dont elle croyait qu’il allait la libérer de ses blessures de l’enfance et qui a fait d’elle une cible ce 8 janvier 2015.
Clarissa Jean-Philippe n’avait que 26 ans.
Sa maman, dévastée à jamais, va sur la tombe de sa fille dès qu’elle peut, dans sa ville natale de Sainte-Marie.
Mais Marie Louisa Jean-Philippe a de plus en plus de mal à marcher depuis que sa fille est morte.
Elle passe ses journées assise dans une chaise roulante.
Chaque jour, un infirmier vient la voir.
Mais Marie Louisa Jean-Philippe trouvera la force de venir à Paris pour le procès des attentats de janvier 2015.
Elle veut “savoir la vérité” et “demander justice” pour Clarissa.
“Je ne veux pas qu’on oublie Clarissa, ma petite puce”, declare sa mère.